lundi 28 février 2011

Le tour du regime algerien

Analyse à chaud : Comment la manifestation d'Alger a quand même affaibli le régime de Bouteflika
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A première vue, la manifestation d’aujourd’hui samedi 12 février, empêchée et réprimée, est un « échec »
C’est ce à quoi ne va pas se priver de conclure le pouvoir.
Pourtant, à bien y regarder, cette manifestation, même si elle n’a pas eu l’impact souhaité, a réalisé son objectif principal : placer l’Algérie sous le regard international comme la prochaine autocratie arabe à renverser.
Ceci est capital !
En dépit de l’empêchement et des énormes moyens mis en place pour enrayer la marche, la manifestation d’Alger a eu une résonnance gigantesques dans le monde par l’effet de la TV et des réseaux sociaux (internet, Facebook, Tweeter…). Elle a été amplifiée pour devenir l’évènement du jour pour les principales chaînes de télévision, c'est-à-dire exactement ce que redoutait le régime.
La messe est dite : le régime d’Alger n’a pu et ne pourra plus empêcher le rapprochement « Algérie-Egypte » et « Bouteflika-Moubarak »
Pour ne rien gâcher, cette manifestation du 12 février a bénéficié de la chute de Moubarak intervenue la veille. Elle a profité du climat favorable et de sympathie envers les populations arabes, qui souffle en Europe depuis la révolution tunisienne.
Tout cela pour dire que la manifestation de ce matin a affaibli le régime plus qu’on ne le croit.
Sur la toile et sur la tv, à des centaines de millions de personnes de par le monde, elle a montré un peuple mécontent, qui ressemble au peuple égyptien, vivant sous un régime qui ressemble au régime égyptien.
Le régime d’Alger est aligné sur les dictatures arabes !
Tout aussi surprenant que cela puisse paraître, la manifestation d’Alger de ce matin a coupé un peu plus Bouteflika de ses soutiens étrangers traditionnels.
Dans un contexte où les opinions publiques regagnent la suprématie, il est délicat pour les dirigeant occidentaux de continuer à soutenir un régime dont la population est mécontente.
On peut, dans la foulée, affirmer que la manifestation du 12, avec toutes ses limites, a perturbé les plans de Bouteflika et compromis ses projets de pérennité (succession au profit de son frère Saïd )
Il s'agit maintenant de s'interroger sur ce qui n'a pas marché, sans jeu de mots.
Ce sera l'objet du second article.
B.M.

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