lundi 28 février 2011

de l'egypte au maroc de renouveau panarabe ou...berbere



La « question berbère » sera sans doute l’une des pierres de touche de l’instauration de régimes démocratiques du Maghreb au Machrek. La Lybie, qui compte près  d’un sixième de sa population d’origines imagzighen, pratiquant l’une ou l’autre des variantes de la langue écrite tamazight, devra rompre avec la politique d’arabisation forcée menée par Mouammar Kadhafi. Rejoignant les insurgés, parfois en tant que fers de lance de l’insurrection armée, les Berbères de Libye voudront obtenir des assurances de relative autonomie. Ce qui pourrait influer sur les futures institutions des pays du sud de la Méditerranée.
Trois familles de dialectes cornouaillan sont (peu, relativement, l’anglais restant très largement dominant) pratiquées en Cornouailles britannique et si l’erse est langue officielle européenne, il faudra sans doute encore une bonne décennie, voire davantage, avant qu’un cornouaillan unifié puisse « rivaliser » avec le gallois en tant que langue vernaculaire couramment pratiquée dans le Royaume-Uni celtique. Je ne suis pas plus spécialiste du cornish et de la « celtitude européenne » que du (ou des langues) tamazight (ou tifinagh, pour l’écrit), et il serait présomptueux de ma part de me livrer à des projections prospectives. Mais un fait doit être pris en considération : si le roi du Maroc a, semble-t-il, su se concilier des populations dites « berbères » (indigènes ou « barbares »), le pouvoir algérien, qui admet le berbère kabyle en tant que langue nationale,  encourage beaucoup moins les revendications kabyles. Et c’est peu dire. En Égypte, la question se pose peu : seule l’oasis de Farha el-Chennawi peut être considérée en tant que foyer « national » berbère. En Lybie, en revanche, comme l’exprime Tamazgha.fr, les Berbères ont subi une répression « menée méthodiquement depuis 1969. ». En 2008 et 2009, notamment, diverses actions musclées des comités révolutionnaires (kadhafistes) ont visé des militants et des populations berbères.
Kadhafi, qu’on dit soutenu aussi par des contingents du Front Polisario et des détachements de Targui (les Touaregs du sud libyen ont été farouchement combattus par Kadhafi, mais il a su s’en rallier certains), doit désormais affronter des insurgés berbères des collines et montagnes de l’ouest libyen. Pour The Guardian, Gaith Abdul-Ahad a suivi l’une des unités de guérilla tribale qui convergent vers Tripoli. « Ce n’est pas le temps de la revanche, nous avons besoin d’un gouvernement, de loi et d’ordre… », lui indiquait le chef de l’un de ces détachements. Mais les intellectuels amazighen voudront obtenir du futur pouvoir que les abus soient condamnés et leurs responsables jugés. Ils exigeront aussi, assurément, une représentativité, et que les spécificités des populations qu’ils entendent représenter soient reconnues. Il n’est même pas sûr que ces intellectuels (au sens large…) veuillent très activement participer au futur pouvoir. Mais ils en attendent certainement des garanties.
Les insurrections tunisienne, égyptienne et libyenne semblent dépourvues de moteur idéologique. Il s’agit de revendiquer la dignité, de mettre fin au despotisme et à la corruption. Si la figure tutélaire de Nasser regagne une popularité notable en Égypte, ses visées d’unification panarabe ne sont pas, pour l’instant en tout cas, reprises et amplifiées. De même, du fait que l’arabisation de la Tunisie a été menée d’une main de fer, la question berbère semble absente des préoccupations actuelles des démocrates tunisiens. En sera-t-il de même demain ? Les populations actuellement (peu nombreuses) ou anciennement berbérophones (amazighophones), concentrées dans le sud-est ou réparties le long de la frontière algérienne, seront-elles tentées, en Tunisie, par un renouveau culturel qui pourrait déboucher sur une expression politique ? Si la démocratie déçoit, si l’incertitude se prolonge, ce n’est pas forcément à exclure. En Libye, en tout cas, il faudra sans doute compter sur un renouveau amazigh.
Le Congrès mondial amazigh (CMA) s’est clairement prononcé : « Un message clair et ferme doit être adressé aux chefs d’État algérien et marocain afin que ces pays mettent en place immédiatement des réformes constitutionnelles profondes (…). Cela ouvrirait une nouvelle ère démocratique qui doit nécessairement restaurer la place légitime de l’amazighité dans les pays d’Afrique du Nord. Les Amazighs en tant que peuples, histoire, territoires, langue et culture, doivent impérativement bénéficier d’une reconnaissance officielle…  ».
Faute de pouvoir dénoncer l’influence d’Al-Quaida dans les milieux berbères libyens, Kadhafi les accusait d’être des « suppôts du sionisme ». Les précédents ministres des Affaires étrangères français ne s’en souciaient guère. Il est vrai que la Kabylie, fer de lance de la décolonisation algérienne, a développé depuis une francophilie marquée, du fait de l’arabisation de l’Algérie, aussi des liens entretenus entre la diaspora en pays francophones et le « bled ». Aborder la question berbère, tant en Libye qu’en Algérie, n’aurait pas été bien reçu par leurs régimes respectifs.
Alain Juppé, qui aurait pu s’abstenir de saluer « le grand sens du service public » de Michèle Alliot-Marie (dont le Canard enchaîné a pointé le volet fiscal des transactions de ses parents en Tunisie), veut que la démocratie française « accompagne le mouvement » au sud de la Méditerranée. Fort bien. Alain Juppé répète à l’envi que personne n’avait anticipé ces mouvements en Tunisie, Égypte, Libye et bien au-delà. Ce qui est un camouflet pour les diplomates qui avaient rédigé des rapports sur la fragilité des dictateurs. Il semble impensable que les ambassades françaises des pays du Maghreb ne soient pas, de longue date, sensibilisées à la question berbère.
Pour ne pas avoir à déclarer de nouveau que « personne n’avait anticipé », Alain Juppé serait doute bien avisé de consulter les dossiers que MAM, toute à ses opérations financières en Tunisie, avait sans doute, comme Kouchner, négligés.

Le tour du regime algerien

Analyse à chaud : Comment la manifestation d'Alger a quand même affaibli le régime de Bouteflika
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A première vue, la manifestation d’aujourd’hui samedi 12 février, empêchée et réprimée, est un « échec »
C’est ce à quoi ne va pas se priver de conclure le pouvoir.
Pourtant, à bien y regarder, cette manifestation, même si elle n’a pas eu l’impact souhaité, a réalisé son objectif principal : placer l’Algérie sous le regard international comme la prochaine autocratie arabe à renverser.
Ceci est capital !
En dépit de l’empêchement et des énormes moyens mis en place pour enrayer la marche, la manifestation d’Alger a eu une résonnance gigantesques dans le monde par l’effet de la TV et des réseaux sociaux (internet, Facebook, Tweeter…). Elle a été amplifiée pour devenir l’évènement du jour pour les principales chaînes de télévision, c'est-à-dire exactement ce que redoutait le régime.
La messe est dite : le régime d’Alger n’a pu et ne pourra plus empêcher le rapprochement « Algérie-Egypte » et « Bouteflika-Moubarak »
Pour ne rien gâcher, cette manifestation du 12 février a bénéficié de la chute de Moubarak intervenue la veille. Elle a profité du climat favorable et de sympathie envers les populations arabes, qui souffle en Europe depuis la révolution tunisienne.
Tout cela pour dire que la manifestation de ce matin a affaibli le régime plus qu’on ne le croit.
Sur la toile et sur la tv, à des centaines de millions de personnes de par le monde, elle a montré un peuple mécontent, qui ressemble au peuple égyptien, vivant sous un régime qui ressemble au régime égyptien.
Le régime d’Alger est aligné sur les dictatures arabes !
Tout aussi surprenant que cela puisse paraître, la manifestation d’Alger de ce matin a coupé un peu plus Bouteflika de ses soutiens étrangers traditionnels.
Dans un contexte où les opinions publiques regagnent la suprématie, il est délicat pour les dirigeant occidentaux de continuer à soutenir un régime dont la population est mécontente.
On peut, dans la foulée, affirmer que la manifestation du 12, avec toutes ses limites, a perturbé les plans de Bouteflika et compromis ses projets de pérennité (succession au profit de son frère Saïd )
Il s'agit maintenant de s'interroger sur ce qui n'a pas marché, sans jeu de mots.
Ce sera l'objet du second article.
B.M.

Hakim Laâlam


Mourad les Zae ? Un sacré blagueur !

Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr
Le comble, c’est quand Ould Kablia affirme : «Grâce à
Bouteflika, l’Algérie s’est remise…
…en marche !»
L’heure est grave ! D’une gravité sans fond. Le président de la République, le guide suprême, vient d’être insulté. Et personne, même pas la justice pourtant d’habitude rapide à la gâchette, n’a réagi à cette insulte à l’encontre du chef de l’Etat. Dans une interview diffusée par un organe de presse étrangère, Mourad Les Zae, grand commis de l’Etat, a qualifié le 4e mandat d’Abdekka de blague. Je suis sidéré ! Je suis outré ! Je suis estomaqué ! Je suis scié ! Je suis scandalisé ! Comment a-t-on pu en arriver là ? Poignarder dans le dos Boutef’ de cette manière, ce n’est pas simplement inamical, c’est assassin ! Qualifier de «blague» les efforts gigantesques, titanesques qu’il aura fallu au raïs pour abroger l’article qui limitait jusque-là les mandats présidentiels à deux et le remplacer par un nouvel article qui décrète la mandature à vie, c’est désolant. Oui M’sieur Mourad ! Désolant ! Comment ça une blague ? Et pourquoi alors notre guide se serait décarcassé ainsi s’il n’avait finalement pour dessein que de blaguer ? Oser réduire au statut de blague les discours et communiqués que Boutef’ a eu la patience de nous balancer à la figure pour nous expliquer les bienfaits d’un mandat à vie, c’est tout simplement irresponsable ! Et puis, il n’y a pas qu’Abdekka ! Des gens se sont mouillés dans la mutilation de l’ancienne constitution qui limitait à deux les mandats. Des personnes sont montées au créneau pour défendre la présidence à vie. Elles se sont impliquées personnellement. Elles ont impliqué leurs partis politiques. Elles se sont données à fond et plus encore pour vendre les mandats sans fin. Tout cet aréopage, toute cette armada qui a signé le viol assumé de la Constitution, tous ces auteurs collectifs d’un acte aussi «capital» sont-ils des blagueurs ? Mourad Les Zae devrait savoir qu’on ne blague pas avec ce genre de choses. Pour bien moins que cela, pour un Jet-Stop commis par Michèle Alliot-Marie en Tunisie, pour quelques heures passées à bronzer sur l’île de Djerba et à faire faire des affaires par ses parents, Sarkozy a été contraint à un remaniement du gouvernement et à la mise en… vacances forcées et apparemment définitives de MAM. Bien sûr que l’Algérie n’est pas la France. Mais tout de même ! Lorsqu’on est en charge des Zae, lorsqu’on a applaudi comme les autres à la présidence à vie du guide suprême, on ne peut pas venir ensuite nous raconter qu’il ne s’agissait finalement que d’une blague du Palais. De très mauvais goût, ce genre de blagues ya Si Mourad ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

Ali Yahia Abdenour : « Nous voulons le changement du système et non dans le système »

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Levée de l’état d’urgence, marches de samedi 5 mars, système politique algérien, manipulations des médias audiovisuels, Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), version partis politiques, fustige par-ci et plaide par-là, pour un « changement du régime » et non pour un changement « dans le régime ». Compter rendu de sa conférence de presse tenue à Alger lundi 28 février.

19 ans après son instauration, l’état d’urgence est levé jeudi dernier, selon un décret publié dans le journal officiel. Ali Yahia Abdenour, 90 ans, n’est pas pour autant satisfait et fustige un état de siège. « Nous sommes dans un état de siège, mis en place par un arrêté non publié en 1993. Cet arrêté donne aux commandants des régions militaires les pouvoirs d’intervention», rappelle-t-il. Si l’état d’urgence est levé, « les libertés politiques sont toujours mises en parenthèses », déplore-t-il.
Dans sa version expurgée de la société civile, la CNCD a appelé à trois marches dans la capitale le 5 mars. Pourquoi maintenir la mobilisation alors qu’une partie de la CNCD a déserté le champ des revendications ? « Nous voulons le changement du système et non pas le changement dans le système. Nous voulons que le système parte, condition sine qua non pour la résolutions des problèmes des Algériens », martèle le président d’honneur de la LAADH. Il précise que la CNCD organisera d’autres marches chaque samedi pour maintenir la pression sur le pouvoir.
Interpellé sur la faible mobilisation de la marche du 26 février, Ali Yahia Abdenour argue que les Algériens qui ont subi la violence depuis 1962 ont encore peur. « Le jour où on lèvera réellement l’état d’urgence, et l’on permettra aux Algériens de manifester pacifiquement, ce jour là vous verrez si le peuple nous rejoindra ou pas », affirme-t-il.
Entre temps, il faudra donner du temps à la population, plaide Ali Yahia. « Le jour où le peuple sera prêt, nous marcherons ensemble », dit-t-il, non sans exprimer sa solidarité avec les mouvements de protestation initiés par la communauté estudiantine, les greffiers, les gardes communaux, les collectifs des chômeurs... Quid de la répression de la marche par la police samedi 19 février ? Ali Yahia s’est dit étonné que « le pouvoir au lieu de régler les contradictions réprime les contradicteurs ».
A l’instar des révolutions dans les pays voisins, l’orateur prédit le crépuscule du pouvoir algérien. « Il y a une accélération de l’histoire qui est un danger pour les dictateurs et celle-ci est déjà à la porte de l’Algérie. Nous voulons un changement pacifique», souhaite-t-il, en décrétant la fin du zaimisme (leaderchip).
La révolution appartient au peuple, particulièrement la jeunesse, dit ce vieux militant de droits de l’homme. La CNCD exige, selon lui, le respect de la souveraineté du peuple à travers la désignation de représentants selon des élections libres et transparentes.
Dans son traitement des derniers marches initiées par l’opposition, l’ENTV, la télévision publique, a choqué plus d’un y compris, au sein de la CNDC. « La télévision appartient à tous les Algériens, mais malheureusement elle est au service du pouvoir », regrette-t-il, dénonçant les mensonges distillées par la télévision d'Etat.
Ali Yahia rappelle que le président de la République, arrivé au pouvoir au 1999, avait affirmé à maintes reprises que les medias publics sont au service du pouvoir. Il s’est interrogé si les journalistes de la TV et de la radio ne sont pas des fonctionnaires de l’info. Car, selon lui, ces journalistes devaient se défendre et arrêter cette compagne de désinformation.
Le régime algérien est bicéphale et l’armée désigne et défait les présidents, selon cet avocat. Il cite alors les cas d’Ahmed Ben Bela, Chadli Bendjedid et Liamine Zeroual qui ont été placés au pouvoir par les militaires. Il invite la Grande Muette à assumer ses responsabilités.
Par ailleurs, le régime politique algérien a hérité des mêmes pratiques coloniales et amplifiées par la suite, selon Ali Yahia, notamment la pratique des fraudes électorales. Guy Mollet avait avoué truquer les résultats des élections à l'Assemblée algérienne en 1948 qui avaient donné Messali Hadj perdant, se souvient maître Ali Yahia.
« Sauf que chez nous, le régime ne reconnaît rien. Il soutient plutôt que c’est le peuple qui l’a choisi », s’étonne-t-il. L’Algérie vit « dans un gangstérisme politique. Il n’y a pas de séparations des pouvoirs. C’est la confusion des pouvoirs. Nous vivons sous le joug de la dictature », analyse-t-il.
Au passage il dénonce la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du président Bouteflika. « Pour le moment, nous sommes des sujets et non pas des citoyens », tranche le conférencier.
Actualité oblige, l’orateur est revenu sur les propos du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Au cours d’une intervention sur la chaîne française Public Sénat, Medelci a estimé que l’Algérie a vécu sa révolution avant les autres, en 1988 et que l’Algérie ne sera ni la Tunisie, ni l’Egypte.
« C’est un ministre auquel les Affaires étrangères sont étrangères. Il ne comprend rien », assène Ali Yahia pour qui les acquis démocratiques ont été arrachés par le peuple et que le pouvoir n’a concédé aucune liberté.

Ali-Yahia Abdenour : « Le pouvoir algérien est bicéphale »

28/02/2011 - 17:43

ALGER (SIWEL) — « Le pouvoir algérien est bicéphale. Il est composé de Bouteflika d’un coté et de l’armée de l’autre », a déclaré, lors d'une conférence, M. Ali-Yahia Abdenour, président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, LADDH, et membre influent au sein de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, CNCD, pour définir le caractère du pouvoir réel en Algérie.


M. Ali-Yahia Abdenour, ce matin à Alger. (PH. Y. Imadalou — SIWEL)
M. Ali-Yahia Abdenour, ce matin à Alger. (PH. Y. Imadalou — SIWEL)
« L’armée est toujours au pouvoir. Elle a déjà déposé trois présidents », estime M. Ali-Yahia dans son allocution, en soulignant que « Ben Bella, Chadli et Zeroual », sont victimes de l’armée algérienne qui a commis des putchs à leur encontre. Pour l’avocat, « le président algérien est toujours sous la tutelle de l’armée ». Il estime que le système politique algérien repose sur trois piliers qui sont : « le pétrole, le Département de reseignement et de sacurité (DRS) et l'armée puis enfin, le président ».

M. Ali-Yahia qui animait la conférence en tant que membre de la CNCD a annoncé que, « la Coordination va organiser trois marches à Alger pour le samedi 5 mars ». La première marche s’ébranlera du quartier de Aïn Benian vers la place des Martyrs. La seconde à partir de l’Hussein dey vers la place du 1er mai, et enfin une autre marche est prévue à El Madania vers le boulevard des Martyrs, plus exactement au siège de la télévision et de la radio algériennes.

A propos de l’interdiction de toute marche dans l’algérois, le conférencier a souligné que « le pouvoir a levé l’état d’urgence mais Alger est restée sous état de siège ».

« Les mouvements de protestation que connaît le pays doivent se retrouver ensemble, car le mal est identifié, c'est le pouvoir », a encore souligné le conférencier, qui n’a pas omis de revenir sur l’histoire des fraudes électorales en déclarant que « les pouvoirs issus de fraude sont naturellement répressifs et personne ne peut leur demander des comptes ».

Pour M. Ali-Yahia Abdenour, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères qui s'était exprimé dans des émissions télévisées en France, « est un ministre pour lequel les affaires étrangères sont complètement étrangères ».

C’est le tour de Bouteflika

Béjaia et Paris : "Bouteflika dégage !"
C'est la première fois qu'une telle expression est lancée. 
Pancartes à la main, tous avaient le même mot d’ordre : "Bouteflika dégage !".
 Pour la plupart de ces protestataires, la chute de Zine El-Abidine Ben Ali en Tunisie et d'Hosni Moubarak en Égypte, a apporté un souffle d’espoir inédit et inespéré. "C’est une grippe qui se propage en ce moment, une contamination de la liberté", a confié Dalila Bachiri, pharmacienne "Il faut maintenant que toute la clique de Bouteflika et des militaires laissent la place à une démocratie", a-t-elle hurlé au milieu de la cacophonie ambiante, "j’ai bon espoir, il partira, c’est un véritable printemps arabe qui se met en place aujourd’hui".
Alors, après la Tunisie et l'Egypte, l'Algérie ? « Toutes les conditions sont réunies pour une extension de la contestation à grande échelle », estimait Pierre Vermeren, historien à l'université Paris I, à la veille des appels à manifester de l'opposition et de la société civile pour « changer le système ». Le départ du président égyptien Hosni Moubarak n’a fait que renforcer la détermination des manifestants. « La situation est éruptive, poursuit Pierre Vermeren. L'insatisfaction est générale, tout le monde est vent debout contre le pouvoir. »
Comme en Tunisie, l'amertume touche d'abord les jeunes au chômage, sans avenir. Plus frustrés encore que leurs voisins tunisiens, tant leur pays regorge de richesses pétrolières. A cela s'ajoute un président malade, affaibli, et critiqué pour avoir oublié les priorités économiques au profit du seul objectif de réconciliation nationale du pays.
Alors, après Ben Ali et moubarak, c’est le tour de Bouteflika ?

dimanche 27 février 2011

Comment bien se préparer à une manifestation

 

Lorsqu'une manifestation approche, il faut être prête pour faire face à toutes sortes de situations qui peuvent survenir à tout moment durant l'événement ! Nous oublions souvent quelques règles pour de telles manifestations, et nous tombons ainsi dans l'embarras. Pour éviter les ennuis avec elle, voici quelques conseils avant et pendant une manifestation.

[modifier] Étapes

  1. Restez toujours groupés. C'est la règle d'or dans toute manifestation, à la fois pacifique et quelque peu violente. Le fait d'être en groupe diminue grandement vos risques de vous faire prendre par l'anti-émeute ou la police qui tentera de vous arrêter pour des motifs bidons comme "avoir manifesté" ou même "avoir des vêtements sombres". Cherchez un groupe si vous êtes seul, ne restez jamais isolé. C'est très important d'avoir un rapport de force avec les agents réactionnaires de l'État, et pour se faire : restez groupés.
  2. Portez des vêtements légers, clairs d'une allure neutre. Il est important de ne pas attirer l'oeil et d'avoir une apparence assez neutre pour se mousser dans la foule et ne pas être la cible de quelconque policier ou média. Des vêtements légers vous permettront de mieux respirer (il fera chaud !), mieux courir et ne pas être encombré. Les couleurs claires vous permettront d'être "fantôme" car la police ont beaucoup plus l'oeil sur les manifestantEs d'apparence vestimentaire sombre et noire. Même le rouge pour les communistes, ça attire. Les t-shirts de Mao, de Che, d'anarchie, d'URSS, et encore sont aussi à proscrire. Évitez de tels vêtements.
  3. Surveillez vos mots. La personne à votre droite ou gauche peut être un policier en civil, un agent de la GRC ou un casseur payé par la police afin de démarrer une bagarre interne ou émeute, et ainsi donner feu vert à l'anti-émeute de charger en lançant des gaz lacrymogènes. Assurez-vous que vous connaissez au minimum la personne. Utilisez votre raisonnement pour reconnaître un agent civil. Aussi, lorsque vous appelez vos camarades, amiEs ou collègues, faites attention à ne pas dire son véritable prénom ; cela servira d'indice aux agents. Employez des noms de codes ou faux prénoms.
  4. Repérez les manifesto-médecins. Biens qu'ils et elles sont rarement présentes lors des manifestations, il y en a toujours néanmoins dans les sommets. Sinon, assurez-vous que dans votre groupe il y a quelqu'un qui sache les premiers soins afin de venir en aide aux personnes en besoin.
  5. Évitez d'apporter des objets de valeurs. Vous risqueriez de les égarer et regretter par la suite d'être venuEs à la manifestation. Que ce soit votre lecteur mp3, collier, montre, caméra et même vos boucles d'oreilles, ça peut tomber. Pour les musicienNEs, assurez-vous d'être bien entouréEs.
  6. Évitez à tout prix un contre-manifestant. Il peut être un agent provocateur payé pour donner volontairement la tentation aux manifestantEs de l'attaquer et commettre des gestes illégaux pour ainsi donner feu vert à l'anti-émeute de charger. Ne faites que passer, ignorez-le. Ne l'insultez même pas, et avertissez ceux et celles qui voudront le faire.
  7. Cachez votre visage. Ceci est une autre règle d'or, bien qu'elle attire l'attention de la police, mais elle est habituée de voir de tels individus se cacher. Camoufler son visage, c'est camoufler son identité et empêcher les caméras ainsi que les appareils photos de vous mettre dans la liste des suspects de la GRC et Sûreté du Québec. Vous pouvez opter pour un foulard, une cagoule, des lunettes de ski, un masque, une grosse paire de lunettes, et encore. C'est au choix ! Faites juste en sorte qu'on ne puisse pas vous reconnaître facilement sur les photos et vidéos.
  8. Avoir avec soi le strict minimum. Nous entendons par là vos papiers d'identités, et provision de nourriture. Surtout de l'eau. Apporter un sac-à-dos vous aidera amplement. Évitez toute substance illicite et arme blanche. Nous vous conseillons entre autre de ne pas apporter votre cellulaire puisqu'il peut contenir de précieuses informations pour la police.
  9. Soyez créatif-ves ! Créez vos propres drapeaux, bannières, pancartes avec des matériaux recyclés et légers. Vous risquez de jeter vos objets pendant ou après la manifestation. Si possible, pour vos drapeaux et pancartes, utilisez un bois dur et assez épais afin de vous défendre en cas d'attaque policière en votre direction. Inventez vos slogans, apportez vos mégaphones, ayez une voix forte et hurlez !
  10. Sachez vos droits. Pour plus d'informations à ce sujet, procurez-vous ce petit document (format .PDF) qui résume très bien l'ensemble de vos droits contre la police pour vous défendre (listé dans la section Sources et Citations).Conseils
    • Pour les photographes et caméramans, soyez prudentEs ; certainEs manifestantEs n'aiment pas être pris en image, alors ne soyez pas surprisES. Une fois les photos prises, à votre domicile, brouillez les visages avant de les exposer sur internet. Aussi, faites en sorte de ne jamais être seulE, cela vous serait fatal et la police pourrait vous enlever votre appareil sans aucune explication ni motif.
    • Autrement, durant la manifestation, informez les gens autour de vous ! Établissez des liens, et unissez-vous. Aussi, nous vous conseillons d'informer la population locale qui ne sera pas du tout bien renseigné sur la manifestation. N'hésitez pas à leur expliquer et les inviter à se joindre à la manifestation, ils vont très probablement se joindre à vous ! Utilisez votre charme si vous voulez, gênez-vous pas ! Surtout, amusez-vous avec les réactionnaires. Il y en aura, et ce sera un bon moment pour vous d'avoir un peu de divertissement. Allez-y comme bon vous semble !
    • Pour les fans de militarisme, vous pouvez former de petits contingents ! Visitez le lien suivant pour connaître la formation de poings rouges, statégie marxiste-léniniste pour assurer une sécurité optimale : http://www.pcr-rcp.ca/fr/sm/7c
      • Attention au gaz lacrymogène et au poivre de cayenne. L'anti-émeute adore les utiliser contre les manifestantEs, c'est comme des jouets pour eux. Pour remédier à ce problème, ayez un masque à gaz ou à filtre (utilisé pour la peinture). Sinon, des chiffons propres avec une petite quantité de vinaigre ou jus de citron. Pour protéger les yeux, vous n'avez qu'à porter de grosses lunettes ou de ski, et éviter de porter des verres de contact.
      • Très important: ne JAMAIS ramasser une grenade lacrymogène au sol, elle risque d'exploser entre vos mains, vous arrachant ainsi le bras. Cette erreur classique est régulièrement responsable d'accidents graves lors de débordement.